L’intervention de Wim Delvoye dans le très classique Musée Rodin n’est évidemment pas sans rappeler les récentes prises de pouvoir de Jeff Koons et Xavier Veilhan au Château de Versailles. Mais ce lieu déjà entièrement dédié à la sculpture est peut-être un peu moins surprenant pour accueillir des installations contemporaines, certainement la raison pour laquelle l’événement à un peu moins déchaîné les foudres des protestataires.

Et même si finalement la présence de l’artiste est assez légère (seulement 4 pièces différentes), la prise de risque reste malgré tout indéniable. Dés l’entrée, le visiteur averti ou non se retrouve nez à nez avec la monumentale Tour, qui garde la cour d’honneur de l’ancien hôtel particulier du sculpteur (plus de 10 mètres d’acier découpé au laser et assemblé en une flamboyante flèche gothico-industrielle). Viennent ensuite les deux Gandagas (les fameuses bonbonnes de gaz émaillées à la manière des amphores gréco-romaines) qui font effrontément face aux véritables amphores antiques de la collection personnelle de Rodin. Une seconde pièce présente nonchalamment deux Double Helix Crucifix Alternating Current au beau milieu des vitrines remplies de sculptures rares en onyx, marbre ou bronze de Camille Claudel et de son maître. Dernière pièce montrée : Gate, une maquette animée du portail monumental de l’atelier de Wim Delvoye, dont les grincement métalliques secouent cyniquement la torpeur des sculptures figées. Encore une folie en acier découpée au laser et détaillant les coups d’éclat de l’artiste (Cloaca, Art Farm China...)

La visite de cette exposition vous offrira également l’occasion d’une agréable flânerie dans les jardins de l’Hôtel, un véritable havre de tranquillité en plein coeur de l’agitation Parisienne.

A voir également : l’application pour iPhone & iPad, un audioguide parfait qui permet également de découvrir les secrets de l’installation.

Wim Delvoye - Exposition
jusqu’au 22 août 2010
Musée Rodin
79 rue de Varenne
Paris 7è