Depuis quelques jours, le Château de Versailles acceuille Takashi Murakami, enfant terrible japonais et figure emblématique du pop art, pour sa première rétrospective majeure en France.

Si cette exposition est tout autant décriée qu’appréciée, à l’instar de celle Jeff Koons deux ans auparavant dans le même lieu, elle a au moins le mérite d’ouvrir le débat sur la place de l’art contemporain dans les lieux historiques Français.

L’oppostion entre pétitonnaires conservateurs et le président du domaine national de Versailles ne fait qu’entretenir le buzz et incite chaque année Mr Aillagon à justifier ses choix.

Extraits :

"le château de Versailles a été conçu pour la représentation du pouvoir et, aussi, pour la fête, comme un lieu de bonheur. Il y a une grande concordance entre la jubilation du monument et celle des oeuvres de Murakami. Il faut savoir se dépouiller de ses préjugés."

"Critiquer le fait de présenter de l’art contemporain dans un musée national est une façon de contester ce qu’ont préconisé cinquante ans de politique culturelle dans notre pays. Malraux a invité Chagall à réaliser un plafond à l’Opéra de Paris, Chagall a créé les vitraux de la cathédrale de Reims, Jack Lang a demandé à Daniel Buren d’intervenir dans les jardins du Palais-Royal… On sait que tout cela a suscité des critiques."

Si vous arrivez à passer outre ce débat (stérile) et que vous appréciez Murakami, l’exposition devrait néanmoins vous plaire. La taille des sculptures et leur caractère impressionnant à de quoi surprendre.

Pour le reste, c’est du grand classique de Murakami. Son univers trop proche de l’esprit manga à souvent de quoi refroidir, et si l’exposition n’a rien d’un passage obligé, elle aura au moins le mérite d’attirer un public qui n’aurait probablement pas visiter le Château autrement !

Murakami Versailles
14 septembre au 12 décembre 2010
Château de Versailles - Grands Appartements et Parterre de l’Orangerie

Photos : Ugly Mely/Hypebeast