David Ellis introduit la musique dans sa peinture pour aller défier les frontières de l’art.
La frontière est souvent mince entre un art "officiel" et un art dit "de la rue". David Ellis ne fait pas de "street art". Non, il ne connaît tout simplement pas la frontière existant entre la rue et le musée. Il peut tout aussi bien faire divaguer ses méandres grises et noires sur les murs de la ville (un signe, "flow", désormais représentatif de son travail et déclinable à l’envie également sur toile ou bois), que repeindre un camion de livraison ou se lancer dans ses Motion paintings, des peintures réalisées en temps réel sur les murs et sols intérieurs d’institutions muséales, dialoguant autant avec l’art conceptuel, le land art que les visiteurs d’un jour.
Si à travers des pièces plus "conventionnelles" il nous rassure, son élégance artistique demeure dans son refus des conventions. Pour son exposition Dozens au Roebling Hall Art Center de New-York, il fait rentrer un amoncellement de détritus des rues avoisinantes afin d’en extraire une musique définitivement urbaine, évoquant tout autant la cinétique de Jean Tinguely que les expérimentations Fluxus (comme le montre d’ailleurs, dans la même exposition, son hommage au O Superman de Laurie Anderson).
Si David Ellis déclare s’inspirer principalement de la musique, on pencherait plutôt pour son déplacement, son rythme, sa manifestation corporelle. Une danse finalement, qui insufflerait enfin un mouvement à un art contemporain qui en a terriblement besoin....
Un souffle nouveau à retrouver notamment dans son exposition personnelle Uh-Oh au Country Club de Cincinnati jusqu’au 16 août 2008 et dans l’exposition Inner and Outer Space au Mattress Factory de Pittsburgh jusqu’au 11 janvier 2009.
Bonus Video - Dozens by David Ellis : Présentation de sa dernière exposition au Roebling Hall de New-York.