Libération publie le portrait de Cyprien Gaillard, à l’occasion de sa rétrospective personnelle organisée par le Centre Georges Pompidou.
Nous vous avons déjà parlé de la soirée Prospectif Cinema qui rendait homage au travail vidéo de Cyprien Gaillard.
Voici l’article que lui a dédié Libération en avril dernier :
"Portrait de l’artiste Cyprien Gaillard, jeune artiste français dont le travail rend hommage aux constructions du vingtième siècle.
Habituellement, les barres de béton et les HLM repoussent le regard. Cyprien Gaillard pose le même œil sur ces bâtiments gris et sombres que sur des ruines antiques. Ce jeune artiste français de 28 ans se définit comme « un conservateur des constructions du XXe siècle ». Il voyage de Glasgow à Cleveland en passant par Moscou pour en faire « un parc de sculptures, de ready-made » qu’il met ensuite en scène dans ses vidéos, ses photos ou ses gravures. Lauréat l’an dernier des Audi Talent Awards (dont Libération est partenaire), l’artiste est conscient de la dimension sociale de son travail. « Je n’ai pas envie de faire un travail qui soit directement politique, mais évidemment, ça l’est. »
Fasciné par la situation de Glasgow, en pleine rénovation urbaine à l’approche des Commonwealth Games de 2014, Cyprien Gaillard met un point d’honneur à assister à toutes les démolitions d’immeubles au sein de la ville écossaise. Il proclame sans gêne sa haine des architectes actuels et du « vandalisme d’Etat » des urbanistes bureaucrates. Cyprien Gaillard fera l’objet d’une exposition personnelle à la fin de l’année au Kunsthalle Fridericianum, musée lié à la Documenta de Cassel. A seulement 28 ans, l’artiste imagine d’installer un « parc de constructions semblable à Stonehenge » dans la banlieue de Moscou ou encore de construire des « monuments aux bâtiments détruits du nord de l’Angleterre ». Conçus avec les débris des démolitions, ces obélisques s’élèveront au sein des immeubles reconstruits. Une manière de rendre hommage aux ruines auxquelles il consacre son art".
Texte : Clément Ghys