L’ultra talentueux Cali Thornhill Dewitt débarque à Paris en provenance de Los Angeles et nous offre "Sex Comedy", son tout premier show dans la capitale.
L’exposition est ouverte jusqu’au 31 Mai, à la galerie Derouillon, située au 38 rue notre Dame de Nazareth, Paris 3e.
Chaud !
Installé à Los Angeles, Cali Thornhill DeWitt, prend part à l’effervescence d’une nouvelle scène artistique californienne qui conforte clairement le déplacement de l’épicentre de l’art contemporain new-yorkais sur la côte Ouest.
Cette première exposition monographique en France est l’occasion de faire se rencontrer conceptualisme des années 60 et codes publicitaires, parangons de notre génération. Comme Robert Barry, Cali Thornhill met en effet en scène des ensembles textuels. Très vite, il leur appose un nom : des “signs”, slogans qui semblent s’inspirer de ceux de Barbara Kruger (artiste conceptuelle, qui détourna en son temps l’image publicitaire). S’il ne se réclame pas consciemment et directement de cette influence, il est pourtant difficile d’éluder le rapprochement visuel. Même juxtaposition de l’image et du texte, même verve, même engagement vif et acéré.
Cali Thornhill DeWitt quotidiennement, glane autour de lui, dans la presse, sur internet, sur les murs de la ville, ces phrases écrites qu’il érige en “thèmes de campagne” artistique. Ici sur un drapeau, là sur une pancarte en plastique qui aurait pu servir à la promotion d’un Fast Food.
Le support, ainsi, varie du tissu au vinyle, pourvu qu’il fasse émerger un message, qui tombe à la vue, net comme un couperet : “under pressure” encadre une bouche lippue et indécemment glamour quand, plus loin, “Casual sex” défile près d’un sac poubelle noir, plein, fourbu, icône d’une société de consommation débordante et sans limite. La plupart des “signs” ainsi que la majeure partie de mon travail, commente l’artiste, sont faites de plastique et de vinyle : l’ordure moderne et indestructible ultime. "Mon oeuvre se constitue donc à partir de la matière-même qui détruit notre planète."
Ces slogans, accolés aux images choisies avec un certain sarcasme sonnent comme une injonction immédiate à la réflexion. C’est un fait, Cali Thornill DeWitt s’intéresse à la chose politique, il dira lui-même “tout est politique”. De l’art sans combat, très peu pour lui.
Néanmoins sa réponse, artistique et formelle, ne charrie pas avec elle de jugements de valeurs. Dans une iconographie mêlant éléments de sub-culture et imagerie publicitaire dévoyée, il montre du doigt une société folle, ivre d’elle-même, prise au piège par ses propres désirs.